Archive for the ‘Psychopédagogie salésienne’ Category

Comment contenter Yvon ?

http://www.facebook.com/notes/albert-patrick-ella/comment-contenter-yvon-/119051951474049

Peu importe ce que tu dis et fais….
Ou ne dis pas et ne fais pas…
Il y aura des personnes qu’ Yvon te critiquer !!!
Si t’es pauvre……Yvon dire que tu sais pas t’administrer.
Si t’es riche… Yvon dire que t’es malhonnête.
Si t’as absolument besoin de crédit…. Yvon te le refuser.
Si t’es prospère…. Yvon te faire des faveurs.
Si t’es en politique…. Yvon te dire que tu acceptes des pots de vin.
Si t’es pas en politique…..Yvon dire que t’es pas patriote.
Si t’es charitable…..Yvon dire que tu veux bien paraître.
Si t’es pas capable de donner…. Yvon dire que t’es séraphin.
Si tu pratiques ta religion…. Yvon dire que t’es pas mal sauté.
Si t’es pas pratiquant…. Yvon dire que tu fais une mauvaise vie.
Si t’as beaucoup d’peine… Yvon dire que tu veux de l’apitoiement.
Si t’es heureux…Yvon dire que tu vis sur un nuage rose.
Si t’es affectueux… Yvon dire que tu es faible.
Si t’es pas affectueux…Yvon dire que t’as pas de coeur.
Si tu meures jeune….Yvon dire que tu avais tout pour réussir.
Si tu vis vieux…. Yvon dire que t’as manqué l’ bateau.
Si tu économises ton argent…. Yvon dire que t’es avare.
Si tu dépenses tes sous….. Yvon dire que t’es irresponsable.
Si tu travailles fort….Yvon dire que tu ne profites pas d’la vie.
Si tu ne travailles pas…… Yvon dire que t’es lâche comme un âne.

Mais si tu te fiches d’Yvon …
Yvon te respecter…..!!

Les 7 Règles d’Or pour vivre mieux

Etude d’ALAMEDA (Etats-Unis)
———————————————-

OBJECTIF: mesurer la santé selon la définition de l’OMS, donc non pas comme absence de maladie mais comme bien-être physique, psychique et social.

POPULATION: 6298 candidats (age=20-94 ans)

PERIODE DE CONTROLES
* 1965
* 1974
* 1983

LES 7 REGLES D’OR:

POUR LE BIEN-ETRE PHYSIQUE
* Dormir 7-8 heures par jour (5 sont nécessaires pour un cerveau jeune ou adulte)
* Prendre le petit-déjeuner chaque matin
* Éviter, si possible, de manger entre les repas
* Faire des activités physiques régulières
* Consommer très modestement de l’alcool (vin rouge pendant le repas)
* S’abstenir absolument de fumer
* Maintenir autant que possible son poids proportionné à sa taille.

POUR LE BIEN-ETRE SOCIAL
* situation familiale
* nombre et fréquence des contacts avec les parents et ami(e)s
* faire partie d’une église ou d’un groupe de prière
* participation à un groupe, qu’il soit formel ou informel.

Mot du matin/jour/soir – un élément de Pastorale Salésienne

Origine :

« La nuit arrivait, la pluie tombait à torrents ; l’enfant était mouillé jusqu’aux os, l’estomac dans les talons. Maman Marguerite ne fut pas longue à allumer un grand feu ; elle fit sécher l’hôte que la divine Providence envoyait à leur foyer. Elle lui servit à souper ; puis elle installa une paillasse au milieu de la cuisine. Des draps et des couvertures complétèrent ce lit princier, et le pauvre enfant dormit, cette nuit-là, plus content qu’un roi. Mais, tout en bordant la couverture, maman Marguerite glissa à l’oreille du cher petit quelques mots sur l’honnêteté, et le munit de bonnes pensées pour le temps du sommeil. C’est l’origine de la coutume touchante, qui s’est toujours continuée dans les Maisons Salésiennes, de terminer la journée, après la prière du soir, par une petite allocution faite aux enfants. Ce petit mot tout maternel, est encore, comme en ces jours-là, un des ressorts les plus puissants de l’éducation salésienne. » A trouver ?

Quelques thèmes traités par Don Bosco

  • Se tenir prêts car Dieu désire nous donner le Paradis ;
  • parole rassurante aux jeunes qui se préoccupent de son voyage à Rome ;
  • corriger ses défauts ;
  • étude et piété ;
  • ne pas voler ;
  • éviter les gros mots et les paroles méchantes ;
  • en préparation à la fête de Saint François de Sales ;
  • incitation à la lecture pour être occupés ;
  • comment bien faire l’examen de conscience ;
  • exhortation pour mettre en ordre sa conscience ;
  • exhortation pour bien occuper son temps.

Évolution

Au fil des ans, dans nos institutions, de gros externats se sont développés, alors que les internats devenaient moins fournis. Une grande partie des jeunes passait donc à côté de cette manne que constitue le « mot du soir ». L’accueil, en début de journée, s’est alors considérablement développé, donnant à tous l’occasion de tirer bénéfice d’un « mot du matin » bien adapté.

A noter cependant la différence très nette de l’impact psychologique entre l’accueil fait à des jeunes à l’esprit plus ou moins endormi ou stressés par la perspective d’une dure journée de travail … et le mot du soir, dernière parole concluant la journée, juste avant le temps de repos et de sommeil. Mais ce petit mot soit donné le matin, à midi ou le soir, il reste, dans la tradition de Don Bosco, un élément pédagogique essentiel.

Finalités pédagogiques :

  • Ouvrir ou conclure la journée ;
  • Construire le sujet dans sa personnalité ;
  • Lui donner des pistes en vue d’une bonne insertion sociale ;
  • L’aider à grandir au plan humain et religieux ;
  • créer un esprit de famille, une certaine qualité des relations ;
  • donner du sens ;
  • relire un événement (local, national ou mondial…) pour lui donner du sens.

Déroulement et Points d’attention :

Accueillir les jeunes : être le premier et le dernier à entrer dans la salle où a lieu le mot ;

Eviter le discours moralisateur ;

Dire une « Parole » : proposer une éducation humaine parfois chrétienne, une interrogation à propos de la foi ; l’intervenant se situe comme témoin et non-donneur de leçon ou de morale ; il est important de respecter les jeunes auxquels on s’adresse dans leur vécu et leurs convictions. Un discours religieux est à proposer comme un appel.

Proposer une parole courte, enlevée, percutante, positive.

Ne pas lire un texte uniquement : il est important d’avoir une parole et une implication personnelles.

Pour faciliter la réussite, un minimum d’encadrement permet le bon déroulement (discipline) et la relève par les adultes présents.

Objectifs : proposer :

  • une réflexion sur la vie quotidienne ;
  • une réflexion humaine ou religieuse ;
  • des informations concernant l’Etablissement ;
  • une ouverture sur le monde ;
  • des prises de responsabilités adaptées ;
  • des témoignages significatifs ;
  • etc…..

A partir de quoi faire le « mot du matin » ou « le mot du soir »

  • Anecdote, histoire, rêve…
  • Faits divers…
  • Faits de vie du groupe…
  • Grands événements…
  • Document…
  • Texte …
  • Prière…
  • Témoignage…
  • Portrait d’une personnalité…
  • Disque, vidéo, rétroprojection…

En conclusion

disons que le mot du matin ou du soir constitue pour les jeunes un accompagnement éducatif « distillé à doses homéopathiques », chaque jour ou chaque semaine, à l’ensemble d’un groupe qui reçoit ainsi la même manne de ses éducateurs. Il permet de mettre en valeur les relations entre jeunes et avec les adultes.

Le résultat n’est pas toujours immédiat (encore que…) ; mais un mot, une expression, une phrase peuvent influencer toute une vie ; combien de témoignages d’anciens l’attestent ! C’est pourquoi, dans les maisons de Don Bosco nous sommes si attachés à cette bonne tradition que d’autres nous envient. La pédagogie de Don Bosco nous offre des richesses, exploitons-les sans complexes.

Le Système Préventif de Don Bosco

LA PÉDAGOGIE SALESIENNE

par Xavier Thévenot (1) (Une présentation synthétique destinée aux éducateurs chrétiens)

Don Bosco a donné à ses intuitions éducatives, lors d’une visite en France en 1877(2), le nom de système préventif (3). C’est ce système pédagogique que nous présentons ici de façon très rapide et synthétique.

Une pédagogie informée par Dieu

La pédagogie de don Bosco s’appuie sur des bases anthropologiques très solides auxquelles peuvent adhérer non seulement les éducateurs chrétiens, mais aussi un grand nombre d’éducateurs incroyants, agnostiques, ou adhérants à d’autres visions religieuses.

Cependant, il semble souhaitable, surtout pour nous européens francophones qui vivons dans une société en bien des domaines postchrétienne, de percevoir d’entrée que le système préventif est radicalement théonome (Théos = Dieu; nomos = règle). C’est-à-dire qu’il trouve la règle dernière de son élaboration et de son application dans l’être, l’agir, et le désir de Dieu, tels que ceux-ci se sont fait connaître par la révélation chrétienne.

Cela signifie tout d’abord que, selon don Bosco, l’origine première de l’activité éducative est la prévenance de Dieu, le Créateur de toutes choses, qui éduque l’humanité en la sortant de ses aliénations. De même, la fin dernière de l’éducation est la  » gloire « (4) de Dieu. D’un Dieu qui n’est pas n’importe quel dieu, mais bien Celui qui se révèle dans le Nouveau Testament comme Amour (1 Jn 4, 8), ou comme Père exprimant une bonté affectueuse(5) (Lc 15, 11-32) envers chaque homme, fût-il le plus grand des pécheurs.

Cela implique ensuite que Jésus de Nazareth, autocommunication(6) de Dieu au monde, sauveur des hommes, soit vécu à la fois comme le modèle d’identification par excellence de l’éducateur et du jeune, et surtout comme celui en qui chaque homme doit vivre pour participer à la vraie Vie, celle qui vient de Dieu(7).

Cela veut dire enfin que l’Esprit(8) de Dieu, source de liberté ( 2 Co 3, 17), est ressenti comme le dynamisme interne de l’activité éducative. Eduquer, c’est se faire l’aventurier du désir de l’Esprit. C’est entrer avec lui, de façon souvent surprenante, dans une voie qui mène à la Vérité et à la Vie (Jn 14, 6)

Ainsi, éduquer à la salésienne, c’est reconnaître que la réussite éducative n’est pas au bout des efforts acharnés de l’homme, mais qu’elle est d’abord le fruit de l’amour gratuit de Dieu. C’est sur cet amour que se repose l’éducateur salésien ; ce qui ne signifie pas pour autant qu’il aura une vie de tout repos ! Les jeunes sont parfois déstabilisants et exigent beaucoup de créativité ; et surtout, l’Esprit bouscule les programmations trop rigides de l’avenir. L’éducateur sera donc parfois conduit sur des chemins risqués, mais ce sera avec la certitude que le Dieu de la paix l’accompagne.

Une pédagogie ecclésiale

Don Bosco considérait que la façon dont Dieu se rendait présent sur terre était l’Eglise(9). La vision qu’il avait de cette  » arche du salut et de la sainteté  » était tout à fait représentative de celle qui était en vigueur dans le Piémont du dix-neuvième siècle. Elle se traduisait par la définition suivante:  » L’Eglise est la société des fidèles chrétiens qui, sous la conduite du souverain pontife et des pasteurs légitimes, professent la religion établie par Jésus-Christ et participent aux mêmes sacrements « . On est évidemment assez loin de la vision ecclésiale contemporaine qui, dans la ligne du concile Vatican II, insiste sur l’idée de peuple de Dieu et de communion, sans pour autant négliger la dimension hiérarchique.

Quoi qu’il en soit, don Bosco ne concevait pas que l’on puisse se laisser modeler par Jésus-Christ sans que dans le même mouvement on ne développe la communion ecclésiale. Communion dont la théologie d’aujourd’hui a souligné qu’elle devait certes s’exprimer envers le pape et les évêques, mais aussi envers les autres baptisés et les autres Eglises. L’éducation doit donc tenter de faire découvrir au jeune son appartenance au corps du Christ, qui est un corps vivant à la fois d’unité et de différence (1 Co 12). D’unité, car dans un corps circule la même vie; ici celle de Dieu. De différence, car un corps est constitué de membres aux fonctions diversifiées, qui se mettent au service de l’ensemble.

Ces convictions théologiques confortaient don Bosco dans l’idée que la pédagogie devait, pour atteindre ses objectifs, s’appuyer autant que possible sur une institution convenablement structurée, ainsi que sur la communauté des éduquants(10). Aussi n’hésitera-t-il pas à inviter ses jeunes à former des groupes destinés à animer et évangéliser l’institution éducative. Ce furent les Compagnies. La pédagogie salésienne est ainsi constituée d’une subtile articulation d’attention à la singularité de chaque jeune et d’ouverture sur la vie communautaire.

Les finalités de l’éducation salésienne

Don Bosco avait une formule simple pour dire les finalités de sa tâche éducative :  » Faire d’honnêtes citoyens et de bons chrétiens « . Malgré son vocabulaire quelque peu vieillot, cette formule articule bien les deux buts de toute éducation chrétienne digne de ce nom : inviter les jeunes à se laisser totalement saisir par le Christ ressuscité jusqu’à devenir saints, et les aider à prendre pleinement leur place comme citoyens intègres et responsables dans la vie sociale et politique.

On pourrait dire, en termes ramassés, que la fin du système préventif est d’apprendre à vivre dans la justice : d’une part la justice qui vient du Christ (Ph 3, 9), celle qui ajuste à l’amour libérateur de Dieu; et d’autre part la justice sociale, sans laquelle il n’est pas de bonheur collectif possible. On devine donc que le système pédagogique salésien est marqué d’une double ouverture sur Dieu et sur le monde. Et cette ouverture doit toujours passer en priorité par l’attention aux pauvres. En effet, la justice qui vient de Dieu est celle qui proclame :

 » Heureux les pauvres, car le Royaume des cieux est à eux  » (Lc 6, 20). Quant à la justice sociale, elle n’a de sens qu’à tenter de mettre fin à la pauvreté. D’où l’obsession, oserait-on dire, de don Bosco pour l’attention envers les jeunes les plus défavorisés. Eduquer à la salésienne, c’est mettre les pauvres au centre de la problématique éducative. C’est faire que l’activité éducative soit reçue par eux comme une  » bonne nouvelle « .

Une pédagogie de l’amour et de la joie

Ces deux finalités, l’épanouissement de  » l’homme nouveau en Christ  » (Ep 4, 17-24) et le développement de l’homme solidaire des démunis, le système préventif de don Bosco cherche à les atteindre par une pédagogie de l’amour et de la joie.

Une pédagogie de l’amour tout d’abord. Le terme d’amour est à entendre ici non pas d’abord avec sa connotation affective, mais avec l’acception qu’il a dans le Nouveau Testament où Il traduit le mot grec agapè (transcrit en latin par le terme caritas). Ce mot est difficile à définir par une formule brève. Le mieux sans doute pour approcher sa signification est de se reporter, comme le faisait d’ailleurs don Bosco, à la description qu’en a donnée St Paul dans la première épître aux Corinthiens (1 Co 13, 1-13) :

 » L’amour est serviable, n’est pas envieux, ne fanfaronne pas, ne fait rien d’inconvenant; il ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal; il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il met sa joie dans la vérité; il excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout « .

Ce qui doit informer jusqu’au plus profond de son être chaque éducateur salésien, c’est donc l’agapè. Toute autre attitude n’est que seconde ou n’est encore que mise en oeuvre d’une technique pédagogique, nécessaire certes, mais insuffisante. Or comme l’agapè constitue l’être même de Dieu (1 Jn 4, 8), on voit que le coeur du système préventif est constituée par la gratuité de l’amour de Dieu. Celle-ci se saisit de la liberté humaine non seulement pour lui donner toutes ses dimensions, mais encore pour la conduire à  » participer à la nature divine  » (2 P 1, 4).

La pédagogie salésienne est du coup une pédagogie de la joie; à ne pas confondre avec une pédagogie de l’exaltation qui, elle, serait proprement manipulatrice et aliénante. La joie dont il s’agit ici est non pas l’objet d’une conquête, mais le fruit de l’Esprit en l’homme. C’est dire qu’elle surgit quand la personne accepte de lâcher prise pour se laisser travailler par la gratuité de Dieu. Décidément, l’éducation à la salésienne n’est pas de l’ordre d’une conquête volontariste, inlassablement recommencée.

Elle est de l’ordre d’une surabondance d’un Amour en quête de l’homme, que l’on apprend à accueillir. Ce qui n’exclut évidemment pas une éducation de la volonté avec ses exigences d’efforts répétés et même de rudes combats. Mais ceux-ci, au lieu d’être vécus comme une tentative de coïncider avec une belle image de soi-même, ne font que traduire alors une démarche qui cherche à être logique avec l’amour reçu.

Une pédagogie de l’alliance, de la confiance et de la loi

Mû par l’agapè de Dieu qui fait alliance avec l’homme, l’éducateur salésien, au sein de l’institution éducative, propose au jeune d’instaurer une alliance avec sa  » partie éduquante « . Chaque jeune, en effet, dispose d’une liberté. Celle-ci se manifeste, comme l’a rappelé le philosophe Paul Ricoeur, par trois grands types d’actes : décider, mouvoir les êtres et les choses, et consentir.

La « partie éduquante  » du jeune est celle qui est capable de déployer toujours davantage ces trois façons d’exister, d’abord envers lui-même : se décider,  » se bouger  » ou se transformer, et enfin consentir à celles de ses limites qui ne peuvent être repoussées.

Cette partie éduquante, on l’imagine facilement, a besoin d’un éducateur qui fasse alliance avec elle et l’aide à se développer. Or une telle alliance n’est possible que dans la confiance mutuelle et le respect d’une loi, comme le montre la Bible quand elle décrit un des moments où Dieu fait alliance avec Israël (Ex 19-20).

C’est ce que don Bosco avait parfaitement compris. Il a créé une institution ouverte, l’Oratoire, toute régie par la confiance et le rapport souple à une loi. Il donnait ainsi à des jeunes, qui avaient perdu leurs repères en raison d’un déracinement sociologique, la possibilité de retrouver peu à peu une orientation de vie, et de devenir féconds dans la vie sociale.

Une trilogie centrale : raison-religion-affection

Toutes les réalités que nous venons de décrire informent une trilogie qui est le coeur même de la pédagogie de don Bosco : la raison, la religion, l’affection (l’amorevolezza). Ces trois réalités « forment système », comme l’on dit aujourd’hui. Ce qui signifie qu’elles sont indissociables et qu’elles rétroagissent les unes sur les autres, s’équilibrant mutuellement.

La raison. Don Bosco veut faire pleinement droit à cette faculté qui est le propre de l’homme. La raison doit être honorée non seulement en introduisant le jeune aux connaissances intellectuelles, mais en lui donnant l’occasion de confronter sa foi aux exigences du raisonnement, et en instruisant ses relations affectives par un mouvement de réflexion critique. Une telle attitude évite que la relation éducative ou l’institution ne sombre dans un fonctionnement de type sectaire.

la religion. Elle est évidemment le coeur de la pratique éducative de don Bosco, avec ses trois grandes manifestations que sont le culte rendu à Dieu par la prière individuelle et communautaire, la compréhension intellectuelle par l’étude, l’agir inspiré par une éthique conforme aux exigences de l’Evangile. Elle rythme le déroulement des journées, elle anime les façons d’être avec autrui, elle ouvre un sens global à l’existence.

L’affection ou plus précisément l’amorevolezza. Ce terme italien est difficilement traduisible. Il désigne une sorte de bonté affectueuse que don Bosco recommande d’exprimer dans la relation éducative avec le jeune. Non seulement l’éducateur doit manifester au jeune une affection qui est celle d’un père, ou d’un frère, ou encore d’un ami, mais il cherche à susciter une réponse d’amitié.

Ainsi, la dimension affective qui sous-tend toute relation humaine intense est prise en compte par la pédagogie salésienne. C’est là une de ses plus grandes originalités. Mais on imagine aussi que ce peut être là son talon d’Achille, tant l’affectif entre un jeune et un adulte peut facilement se dérégler, voire se pervertir. D’où la double insistance de don Bosco d’une part sur la vertu de chasteté qui permet une saine régulation des affects sexués, et d’autre part sur la nécessaire connexion de tous les éléments du système préventif, qui évite que tel ou tel élément n’entre dans un chemin déviant.

Une pédagogie régie par la douceur

Don Bosco, si l’on en croit les confidences qu’il a faites sur lui-même, avait un tempérament violent. Or au contact de la foi chrétienne, il comprend très tôt – dès l’âge de neuf ans, lors d’un songe(11) – que la douceur est la passage obligé de l’éducation.  » Ce n’est pas avec des coups, mais par la mansuétude et la charité que tu devras gagner tes amis  » lui dit le Christ dans ce songe. Aussi, dans la lignée de Saint François de Sales, s’inspire-t-il pour son mode de présence au milieu des jeunes de la charité du  » Bon Pasteur « .

 

Celui-ci est  » doux et humble de coeur  » (Mt 11, 29), mais en même temps, il n’hésite pas à exprimer de façon juste son agressivité quand le respect de la vraie foi et de la justice est en cause (Mt 23). La pédagogie salésienne conduit donc l’éducateur non pas à dénier l’agressivité qui est sous-jacente au vivre-ensemble, mais à la réguler par l’amour, afin qu’elle se mette au service de la croissance des personnes et des groupes.

Les deux piliers du système : la pénitence et l’eucharistie

La religion qui est au coeur du système préventif repose, selon don Bosco, sur deux piliers : le sacrement de la réconciliation et la célébration eucharistique.

D’un point de vue anthropologique, il est intéressant de remarquer qu’il y a là deux formes de ritualité; l’une qui prend en charge la culpabilité individuelle et collective, l’autre qui fait mémoire d’une violence faite à un innocent condamné injustement, et de la victoire sur la mort par la résurrection. On fait ainsi droit à des réalités que beaucoup d’éducateurs ont tendance à négliger, telles que le besoin de langage symbolique, la nécessité de faire mémoire, la quête de communion groupale, le désir de purification, la recherche d’une source d’espérance, etc.(12)

D’un point de vue théologique, est ainsi célébré le coeur de la foi chrétienne, à savoir le mystère pascal de mort et de résurrection. Mystère par lequel la puissance salvatrice du Christ se déploie et se donne à l’homme. Célébrer la réconciliation et l’eucharisitie au centre de la vie d’une institution éducative, c’est induire, une fois de plus, l’idée que la vie trouve son vrai sens dans l’expérience d’une gratuité qui purifie, redresse et transfigure le réel dans un mouvement d’excès.

On pourrait récapituler tout cela en disant que la pédagogie salésienne est une pédagogie de la grâce. Le mot grâce devant être entendu avec ses multiples connotations de gratuité (c’est à titre gracieux), de salut (la grâce d’un condamné à mort), et de beauté (la grâce d’un enfant). En définitive, la réussite éducative est, de par la grâce, conduire les jeunes à vivre de la grâce. Ce qui les mène à vivre dans la douceur, l’attention aux autres, la chasteté, la paix,… ces multiples fruits de l’Esprit que signale St Paul dans l’épître aux Galates (Gal 5).

Une pédagogie de la présence

L’éducateur salésien n’aborde pas les jeunes seulement quand il doit exercer le rôle précis pour lequel il est engagé dans l’institution éducative; par exemple dans les seules heures d’enseignement. Don Bosco insiste pour que l’éducateur se plaise au milieu des jeunes, soit cordial et ouvert envers eux, manifestant beaucoup de respect et patience, toujours prêt à faire le premier pas pour tenter de saisir de l’intérieur leur univers. C’est pourquoi dans ses institutions, il promeut la présence de tous les éducateurs dans les lieux de loisir des jeunes, sur la cour de récréation par exemple. Le jeu est, selon lui, une des réalités parmi les plus éducatives. L’éducateur doit donc prendre plaisir, si c’est possible, à jouer avec les jeunes.

Ce qui s’allie particulièrement bien avec la pédagogie de la joie. Et pour bien signifier que la présence salésienne au milieu des jeunes ne relève pas d’abord du registre de la surveillance, la tradition salésienne parle d’assistance. L’éducateur cherche à être l’assistant du jeune pour promouvoir sa liberté. Assistance qui devra s’inspirer de la façon dont Dieu lui-même se tient près de son peuple pour l’éduquer (ex-ducere), c’est-à-dire pour le conduire hors de ce qui nuit à sa liberté.

Une pédagogie préventive

Don Bosco a voulu donner à sa pédagogie le nom de système préventif, par opposition au système répressif. Les raisons du choix de ce qualificatif préventif font encore l’objet de discussions entre les historiens. Cependant il est clair que don Bosco rejoignait ainsi tout un courant de réflexion du dix-neuvième siècle qui mettait l’accent sur l’idée de prévention dans le domaine social et en éducation(13). Dans sa sensibilité préventive, il y avait une composante de protection, et une autre de promotion. Il convenait à la fois de préserver la société contre une menace d’une jeunesse par trop perturbée, et de faire des jeunes pauvres et en danger les protagonistes d’un projet global de renaissance sociale et religieuse.

Appliquer cette sensibilité préventive à la méthode éducative proprement dite, signifiait en premier lieu que l’éducateur devait cultiver une attention à toute expérience qui pourrait être chez le jeune irrévocablement déshumanisante, afin de la lui faire éviter. En deuxième lieu, cela impliquait de contribuer à la maturation du jeune, en lui faisant faire des expériences positives dans un climat éducatif porteur et un encouragement confiant. En somme, dans l’idée de prévenir, il y avait le désir d’éviter les réalités traumatisantes et d’anticiper les conditions d’une bonne maturation. Là encore, il est plausible que don Bosco puisait dans son expérience de la prévenance de Dieu de quoi alimenter sa vision concrète de ce qu’était une bonne prévention.

Des questions

Après avoir pris connaissance de ces données essentielles du système préventif, un certain nombre de lecteurs qui vivent dans une société où les références chrétiennes ne sont plus premières, ne manqueront pas d’être surpris par le lien intime existant entre la pédagogie de don Bosco et la vie spirituelle. Cette pédagogie, a-t-il été dit, est totalement théonome, c’est-à-dire trouve sa règle dernière en Dieu. Dès lors ces lecteurs auront envie de formuler des questions qui touchent au fondement même du système préventif, et dont les réponses conditionnent le caractère spécifique des institutions salésiennes :

Peut-on appliquer la pédagogie de don Bosco si l’on n’est pas chrétien ou si l’on n’adhère que partiellement aux convictions de l’Eglise catholique ?

Peut-on bénéficier de la pédagogie salésienne si, en conscience, on n’arrive pas à adhérer aux convictions de la foi chrétienne ?

Peut-on sauvegarder l’essence du système préventif si on lui enlève les éléments proprement chrétiens ?

Trois questions décisives ! Elles sont abordées dans un ouvrage collectif : Eduquer à la suite de don Bosco(14).

D’autres lecteurs, rompus par une longue expérience à la complexité des questions pédagogiques, ont peut-être eu une réaction de soupçon en prenant connaissance des grands thèmes de l’éducation salésienne. Par exemple, l’affection entre l’adulte et l’adolescent, la présence presque permanente de l’éducateur auprès du jeune, l’attitude de prévention-protection, ne risquent-elles pas de devenir gravement manipulatrices et donc d’être anti-éducatives ? Excellent soupçon ! Le système préventif a un pouvoir pédagogique puissant quand il est bien appliqué mais il peut facilement être perverti si l’éducateur n’est pas sur ses gardes. L’ouvrage collectif auquel on vient de faire allusion, tout en soulignant les possibilités de déviance des intuitions de don Bosco, montre qu’il est possible de les contrecarrer si l’on vit bien la pédagogie de don Bosco comme une réalité systémique. C’est une occasion de se rappeler qu’un système pédagogique n’est jamais une recette à appliquer de façon aveugle, mais une réalité qui convoque l’éducateur à exercer sa responsabilité éthique de personne humaine et de chrétien.

Enfin, pour que le lecteur puisse avoir une vue synthétique, nous présentons ici un schéma récapitulatif du système préventif.

Le regard salésien sur les jeunes

POUR UN PROJET ÉDUCATIF SALÉSIEN :

Travailler comme éducateur salésien, c’est avant tout, savoir porter sur les jeunes un regard de confiance, d’espérance et d’affection.

Un regard de confiance

Eduquer à la suite de Don Bosco, c’est d’abord  » croire  » en ce jeune qui nous est confié :  » Je crois en toi, j’ai confiance en tes possibilités, je me fie à toi… « 

L’éducation salésienne n’est possible qu’à partir d’un regard de confiance. Car c’est seulement s’il sent notre confiance que le jeune sera capable de prendre confiance en lui. C’est seulement s’il prend confiance en lui-même que le jeune saura développer des attitudes de confiance à la vie, face aux autres, face à l’avenir…

Aussi l’éducateur salésien saura-t-il constamment souligner les réussites du jeune, et en cas d’échec, stimuler ses capacités à se dépasser. Croire en les jeunes, c’est aller à la découverte de leurs richesses, c’est refuser les idées toutes faites en restant toujours capable d’accueillir l’inattendu, c’est croire en leurs possibilités de changer la vie et de se changer eux-mêmes.

Un regard d’espérance

Eduquer à la suite de Don Bosco, c’est aussi espérer avec les jeunes, c’est refuser avec force le catastrophisme de tant de propos retenus sur demain, c’est dénoncer les pièges de tant de discours présentant à chaque fois la nouvelle génération comme moins digne d’intérêt que la précédente…

 » Le salésien ne gémit jamais sur son temps  » aimait répéter Jean Bosco à ses disciples. Car on peut aider les jeunes à se projeter sur demain, si on ne sait leur présenter que les côtés négatifs des évolutions. Espérer avec le jeune, c’est s’associer avec lui pour la construction d’un monde nouveau.

Un regard d’amitié

Eduquer à la suite de Jean Bosco, c’est surtout aimer les jeunes, les aimer comme ils sont, et non comme nous voudrions qu’ils soient. Jean Bosco a en quelque sorte réhabilité l’affectivité dans le champ de la relation éducative, car seule l’affection peut générer la confiance.

Cette affection doit être authentique, inconditionnelle (elle ne doit prêter à aucun chantage affectif qui ne pourrait que perturber gravement la relation éducative), exprimée (il faut que non seulement les jeunes soient aimés, mais qu’ils se sentent aimés) et chaste (nous entendons par ce mot de chasteté une gestion de l’affectivité, qui n’enferme pas le jeune dans le propre désir de l’éducateur, mais qui veille à rendre autonome l’affectivité du jeune).

Sans affection, pas de confiance sans confiance, pas d’éducation

Dynamique de groupe : une approche salésienne

Par Alphonse Owoudou [sdb]

Prêtre éducateur et psychologue

Dans l’Eglise catholique, dans les autres confessions religieuses et dans plusieurs types d’associations de personnes, on comprend bien l’importance d’équilibrer l’engagement personnel par un sens d’appartenance commune, afin que le « je » ne soit pas en conflit avec le « nous », et que, d’autre part, les interactions « je-tu » posent des bases plus solides à la construction d’un « nous » plus consistant, créatif et réalisateur des ressources humaines.

Les principes généraux de la dynamique de groupe

Comme on peut le déduire de nombreuses recherches et théories, la dynamique de groupe recèle de multiples avantages, tant pour la personne que pour le groupe, et même pour l’environnement extérieur en contact direct avec les membres. A titre de rappel, la dynamique d’un groupe, autrement dit sa structuration, ses interactions internes et externes, sa répartition de rôles, ses techniques de travail (programmation, action et évaluation) etc., fait fonctionner le groupe selon le souhait des membres, consciemment ou non. Il est vrai que le débat existe encore sur les dangers liés au groupe, soit parce qu’il peut phagocyter l’individu (le noyer dans la masse anonyme, comme un mouton), soit parce qu’il peut devenir le lieu d’une recherche obsessionnelle et pathologique de soi-même, favorisant ainsi un individualisme masqué qui utilise le groupe – les autres membres – pour émerger et réaliser des objectifs inavoués. Mais la vie et l’action solitaires, quoiqu’ayant leurs avantages, ne sont pas non plus sans inconvénients. D’ailleurs, à bien y réfléchir, les avantages du groupe incluent – ou peuvent inclure – ceux du travail personnel, tandis que les résultats d’une concertation font défaut aux procédés égocentriques. Les recherches sur le groupe ont établi que certaines personnes améliorent leur quotidien personnel grâce aux expériences vécues dans une vie en groupe. L’être humain, selon Brown, accomplit aussi mieux certaines tâches, quand il a confiance en lui-même et se trouve en présence de personnes de confiance. Certains médecins prescrivent même ce qu’on appelle une thérapie de groupe. Il s’agit d’un système qui met en présence des gens ayant un même problème sanitaire comme la dépendance au tabac ou à l’alcool. L’échange entre ces individus encouragera ceux qui ne peuvent pas se libérer d’eux-mêmes et les amènera, à la longue, à se décider à perdre leur mauvaise habitude. C’est une solution très efficace car les patients ont ainsi l’opportunité de rencontrer des personnes qui se trouvaient dans la même situation qu’eux auparavant. Nous savons également l’importance du sentiment d’être accueilli, accepté, et de rencontrer d’autres personnes semblables à nous, pour une aventure commune, des objectifs et des défis communs.

Les associations à but non lucratif, les mouvements religieux, les partis politiques, les syndicats et parfois les milieux de travail font partie des groupes qu’on rejoint par choix. En principe, c’est l’ambiance de cohésion qui naît facilement dans ces milieux qui motive leurs partisans à y rester, d’autant plus qu’ils ont toujours, comme on vient de le dire, des objectifs communs. Les groupes formés sous contrainte sont la famille, les camarades de classe, les établissements sanitaires et les maisons de retraite. Notons que, dans ce deuxième cas, les relations entre membres peuvent très bien se passer, surtout si elles partent sur de bonnes bases telles que l’admiration, le respect mutuel et d’autres dynamiques établies ou favorisées par un règlement intérieur. Mais l’appartenance commune n’exclut pas la distinction des rôles ; les membres n’ont jamais les mêmes compétences, et l’être-ensemble n’implique pas que tout le monde fasse tout. Une foule n’est pas un groupe, et vice-versa, précisément pour cette raison organisationnelle. La dynamique de groupe conduit toujours certains membres à jouer divers rôles, exactement comme dans les groupes formés sous contrainte (famille, école, etc.). Celui qui se sent en position de force, qui veut mener le groupe vers ses objectifs dans les meilleures conditions et dans les plus brefs délais, qui croit avoir davantage de capacités et de pouvoir de direction par rapport aux autres membres, celui-là sera désigné ou cherchera à devenir le leader du groupe. D’autres, dans le groupe, peuvent jouer des rôles qui secondent celui du leader, de façon complémentaire. Par contre, il arrive dans plusieurs groupes que celui ou celle qui est rejeté suite à une erreur commise au cours de sa vie (en groupe) finisse par jouer le rôle de souffre-douleur ou de bouc émissaire. Dans les groupes à forte dimension sentimentale, certaines personnes sont implicitement rejetées dès leur entrée même, le plus souvent en raison de leur non-conformité aux normes implicites que les anciens membres se sont imposées, même si la personne répond aux normes explicites. Toutes ces dynamiques devraient aiguiser la compétence du leader du groupe, afin qu’il maintienne les dimensions éducatives de son rôle, et permette une croissance à la fois de tous comme groupe, et de chacun comme personne, dans la direction de la vocation du groupe.

Les stades d’interaction dans le groupe

Première phase

La première étape à travers laquelle l’animateur mène le groupe est celle de la communication entre les différents rôles. L’animateur se trouve face à des jeunes ou à des membres qui se rencontrent souvent pour la première fois comme groupe au début de l’année. Une phase de ce genre est toujours porteuse de tensions, de silences ; cela devient encore plus lourd si l’animateur n’intervient pas, ou s’il fait le timide. Certaines techniques d’animation aident généralement les plus créatifs à établir le premier contact, même si ce premier pas offre aussi l’opportunité de porter un masque de rôles sociaux dans l’interaction naissante. C’est pourquoi certains se « présentent » en se cachant derrière leurs rôles et leurs titres « passés ». Le passé peut nous protéger contre le regard des autres ici et maintenant. La fenêtre de Johary aide à voir comment l’animateur salésien peut favoriser une meilleure connaissance qui refuse de s’arrêter à l’aspect physique, au nom, au « passé », mais tente de pointer sur une meilleure connaissance réciproque dans le groupe et – pourquoi pas ? – des autres groupes. Les mécanismes de ce « jeu » d’autorévélation, avec les règles qui définissent, par exemple, le rapport entre un leader de groupe et un de ses membres, révèlent que l’interaction éducative n’est ni totalement libre ni vraiment spontanée. Dans les groupes comme dans les institutions éducatives, le rapport avec l’éducateur obéit à un code, à un ensemble de règles fixées dans la déontologie éducative ou implicitement. Et c’est cela qui donne de la stabilité aux rapports sociaux et permet d’entrer en relation avec les autres, inconnus au niveau personnel comme dans le nouveau groupe, sans devoir souffrir d’expériences d’anxiété ou d’insécurité non nécessaires. L’animateur sait donc qu’à travers le masque des rôles, le sien et celui des autres qui font fonctionner le groupe, on peut négocier un compromis entre une communication initiale sans implication anxiogène et une rencontre authentique entre les jeunes au-delà des rôles. Sachant qu’il doit plus tard aller plus loin, le salésien ou l’animateur peut d’abord favoriser cette première phase de pseudo-interaction car elle est suffisante pour faire des activités ensemble, discuter, faire des sorties, jouer, etc.

Deuxième phase

Dans le cheminement du leader avec sa petite communauté groupale, après que lui et les membres du groupe aient endossé leurs masques, les rapports continuent avec une certaine fluidité et cela favorise un plus grand sens de participation et peut-être d’appartenance. Ce n’est que dans un contexte si sûr ou plutôt si sécurisant, qu’il est possible et prévisible que l’éducateur salésien et les jeunes entrent dans un rapport plus vrai, en laissant tomber le masque et en sortant de la froideur du rôle pour interagir vraiment. A ce point, pour revenir à la matrice de Johary, les membres du groupe révèlent au grand jour quelques autres aspects de leur vie personnelle. Cette ouverture rend certainement vulnérables et sans défense. L’autre, qu’il soit membre du groupe ou éducateur, provoque d’emblée une certaine peur quand il est perçu, « vécu » comme ce mauvais objet mnésique que l’on suppose dans les approches psychodynamiques objectuelles ou relationnelles (Mélanie Klein, Sullivan, Mahler, Bowlby, Stern, etc.). En traçant un itinéraire analogue dans la naissance et la croissance d’une interaction animateur-groupe, qui est pareille entre les jeunes eux-mêmes au sein du groupe, nous pouvons situer à ce niveau l’apparition de l’agressivité et des conflits. Il est rare que les conflits surgissent quand on est au début, chacun derrière son masque. Les conflits émergent quand on a commencé à dévoiler ses « vraies couleurs », quand on se lasse du « cache-cache » de la phase d’apprivoisement réciproque. Parfois c’est la guerre de chacun contre tous pour ne pas être attaqué. Mais il s’agit d’une agressivité et d’une conflictualité qui ont en règle générale une intensité et une durée relativement contrôlables, selon la compétence du modérateur (animateur/responsable).

Un animateur de groupe capable d’écoute, d’observation fluctuante et de motivation aide alors les membres à dépasser cette phase conflictuelle, afin que tous, sur la base de leurs attentes personnelles, se rendent compte que la disposition la plus juste et salutaire est celle de la tolérance, et même de la coopération. Il les aide à voir qu’on se porte bien dans le groupe quand celui-ci est à l’abri des agressions et de l’indifférence de la société extérieure. Pour aller plus loin avec un langage de type psychodynamique, on peut affirmer que cette phase, au-delà du fait qu’elle comporte beaucoup d’échanges et de sentiments significatifs, n’est pas encore celle de l’interaction authentique visée par l’animateur. On est peut-être parvenus au-delà des formalismes entre rôles et masques, mais personne ne veut mettre en danger l’unité péniblement conquise; il reste donc dans les membres cette anxiété primaire, de type dépressif cette fois, qui comprend la peur de perdre l’autre comme bon objet. Cette anxiété très jalouse provoque, par voie de conséquence, un état de dépendance accentuée; les jeunes sont en substance « séduits » ou en « lune de miel » avec leur groupe, comme dirait Pollo. Cet auteur utilise l’analogie de la lune de miel parce que le niveau de connaissance entre les membres du groupe – partenaires – n’est pas encore libre et spontané: « Plutôt qu’à une manifestation sincère de ce qu’on est réellement, chacun des partenaires montre à l’autre uniquement le meilleur côté de lui-même et inhibe la partie de lui-même qui pourrait ne pas plaire aux autres  » (Pollo, 1994, 170).

Troisième phase

Dans la troisième étape, les jeunes dévoilent partiellement leur zone privée, même s’ils n’autorisent pas le groupe à explorer leur zone aveugle. La relation à ce stade accuse toujours un certain degré de précarité dans la vie commune, et certains malaises et malentendus rendent de plus en plus urgente la recherche d’une majeure authenticité. Comme cela doit apparaître dans ses priorités, l’éducateur a le devoir d’aider les jeunes à devenir groupe, « famille », au sens africain du terme (Maioli – Vecchi, 1992, 101-105), et par définition cela implique un approfondissement du type de rapports entre les membres, soit en termes d’harmonie, c’est-à-dire de non conflictualité, soit en termes de transparence et d’authenticité. Cette étape est donc fondamentale dans la recherche d’une interaction sincère qui est signe de maturité. En priorité, nous avons tâché de justifier le choix salésien de l’animation des groupes comme stratégie psychopédagogique et pastorale. Cette exigence nous permet à présent d’observer que beaucoup de groupes s’arrêtent à ce niveau de fonctionnement, n’allant jamais au-delà de la phase de l’enthousiasme primaire. Leurs membres n’osent pas prendre le risque de s’exposer davantage, d’une part, ni même de remettre en discussion le niveau d’intimité conquis, d’autre part. En reconnaissant encore une fois que le groupe est peut-être une solution patentée à des besoins de socialisation et de construction de l’identité du jeune, il faut affirmer à présent qu’un groupe qui fait faillite dans le domaine de l’animation et de la poursuite de ses objectifs initiaux se transforme en lieu de refuge et même de régression, en un second «sein maternel», en ce berceau dont ont besoin certains adolescents et jeunes affectivement frustrés. Certains observateurs les appellent à juste titre des « groupes déprimés », parce qu’ils recherchent la régression à la phase paradisiaque du sein maternel, plutôt que la conquête adulte – de la part de chacun – de sa propre identité et de son autonomie dans le groupe.

La quatrième phase

La quatrième et dernière phase de la croissance de l’animateur avec son groupe comporte un accent sur la fonctionnalité et significativité de tout ce processus plutôt que sur le dénouement de la phase conflictuelle en tant que telle. La consolidation des rapports dans le groupe advient toujours à travers un processus douloureux à travers lequel les mécanismes de défense se relâchent parce que la peur de l’autre s’estompe. Les agressions verbales et un style direct de communication deviennent habituels et, si l’animateur réussit à canaliser cette agressivité relativement destructive, le groupe, s’il ne se désagrège pas, atteint la capacité de communiquer authentiquement. Alors les membres apprennent à se dévoiler – à se révéler – à s’accepter mutuellement malgré – et parfois grâce à – leurs différences de caractère, de points de vue, de motivations et d’objectifs implicites. L’insistance du système éducatif salésien sur la bonté affectueuse (amorevolezza) vise à établir ce style de rapports et ce niveau de maturité, afin que l’autre soit accueilli dans sa totalité, et non plus uniquement pour ce qu’il a d’attrayant et d’agréable.

Un groupe, dans son fonctionnement relationnel, parvient à la maturité quand les membres, entre eux et avec l’animateur, apprennent à communiquer et à s’accepter réciproquement, sans idéalisations.

Construire une personnalité qui corresponde à « l’honnête citoyen parce que bon chrétien » exige de la part de l’éducateur salésien tout un projet éducatif et pastoral, un environnement habituellement constitué par la communauté éducative, ainsi qu’un climat (une météo macrosystémique) qui favorise la croissance du grain semé, appelé à grandir pour atteindre la « stature du Christ, homme parfait ».

Pour conclure

L’éducation salésienne étant un processus de développement intégral habituellement vécu à travers le groupe (Maioli – Vecchi, 1992, 37), elle pose les bases pour des interactions authentiques parce que le groupe favorise et dépasse l’autogestion ; il propose aussi de résoudre le problème de notre propre organisation, de notre efficacité et de notre efficience. Normalement un groupe, animé par un accompagnateur bien formé et bien entouré, réussit à redéfinir son organisation autonome, et à développer une participation de style démocratique à l’intérieur du groupe et vis-à-vis des autres groupes qui font partie du réseau paroissial ou oratorien. Une fois le groupe animé et lancé vers la croissance et l’épanouissement de tous, il peut sembler parfois que l’animateur devienne relativement et graduellement « inutile ». De toute façon, dans le domaine éducatif, il est loisible de penser qu’une telle inutilité stratégique soit un témoignage unique du succès de l’intervention psychoéducative : « Il faut que le jeune grandisse et que moi je diminue ».

Un parent, un éducateur, un animateur, un groupe, etc., auront donc été utiles dans la mesure où ils auront su préparer les conditions pour que le jeune prenne sa vie en mains avec une liberté et une responsabilité proportionnées à son âge et à son rôle social.

Documents consultés:

BRAIDO Pietro, Scritti sul Sistema Preventivo nell’educazione della gioventù, in « Bolletino Salesiano » (1965), 175.
BROWN Rupert, Psicologia sociale dei gruppi, Bologna, Il Mulino, 2000.
CARO, La dynamique de groupe : définition d’un mécanisme psycho-sociologique, in http://www.web-libre.org/dossiers/dynamique-groupe,7083.html (18.09.2009).
DOLTO Françoise et coll., Paroles pour adolescents ou le complexe du homard, Paris, Gallimard Jeunesse, 2003.
FRANTA Herbert, Atteggiamenti dell’educatore, Roma, LAS, 2003.
HINSHELWOOD Robert D., Cosa accade nei gruppi, Milano, Raffaello Cortina 1989.
HOLLANDER Edwin P., Leaders, groups, and influence, New York, Oxford university Press, 1964.
KERNBERG Otto F., Le relazioni nei gruppi, Milano, Cortina, 1999.
MAIOLI Elisabetta – J. Edmundo VECCHI, L’animatore salesiano nel gruppo giovanile: una proposta « salesiana », Roma, 1992.
MANZ Charles C. – Henry P. SIMS Jr, La superleadership: oltre il mito della leadership eroica, in Gian P. QUAGLINO (Ed.) Leadership: nuovi profili di leader per nuovi scenari organizzativi, Milano, R. Cortina, 1999, 61-84.
MUSSO Paolo, La leadership ed il potere, in http://www.pensierinmovimento.com (05.07.2005).
NELSON-JONES Richard, Group leadership, Pacific Grove – California, Brooks-Cole, 1992.
O’CONNOR Joseph, Il libro del leader, Salerno, Ecomind, 2000.
POLLO Mario, Educazione come animazione – Voci per un Dizionario, Torino, Elle Di Ci, 1994.
SIGALINI Domenico, Animatore: dalla parte delle ragioni di vita, Leumann (TO), Elle Di Ci, 2004.
SUSI Francesco, Il leader educativo, Roma, A. Armando, 2000.

Que deviennent nos jeunes après les « beaux jours » chez nous ?

    Quand des observateurs avertis demandaient à Don Bosco ce qu’il offrait à tous ces gosses qui s’accrochaient à lui et adoptaient l’Oratoire comme leur véritable maison, il leur répondait, selon la trilogie que nous connaissons bien, qu’il tenait sa promesse de leur assurer du pain, du travail et le paradis. Si nous voulons redéfinir cette triple finalité pastorale, on pourrait deviner que Don Bosco se sentait appelé à devenir ce pasteur qui mène son troupeau vers les prés d’herbe fraiche, ce maitre (rabbi) qui les initie et les forme pour que chacun gagne son pain à la sueur de son front, et cet apôtre-témoin-prophète conscient que l’Esprit de Dieu est sur lui et l’envoie porter la Bonne Nouvelle aux jeunes pour leur salut. Il est assez aisé de comprendre combien l’intuition de Don Bosco a été aiguë pour ainsi saisir les besoins fondamentaux des jeunes, et leur assurer d’abord une réponse aux besoins superficiels immédiats (le pain), ensuite la compétence de se prendre en charge soi-même (le travail), et enfin une relation solide à Dieu, ainsi qu’un désir ardent de vivre déjà ici et maintenant des réalités du monde à venir (le paradis).

 

Qui sème le vent…

    Nous avons dans nos centres aujourd’hui, comme hier quand on ouvrait nos maisons dans les années ’80, de nombreux jeunes qui passent devant nos yeux. Il est de bon aloi de nous demander de temps en temps ce qu’ils deviennent plus tard et – en ce qui nous concerne – si nous croyons avoir discerné leurs besoins, et quelles réponses nous y avons apportées. Il est clair que chacun, selon l’adage, finit par devenir ce qu’il a choisi à travers ses options, des plus banales au plus radicales. En termes simples, chacun récolte ce qu’il a semé. Si nous abordons la question sous cet angle relativement constructiviste, il y a lieu de constater que plusieurs jeunes qui nous ont abordés personnellement ou qui se sont engagés dans nos groupes et mouvements, dans nos écoles et nos lycées, dans nos équipes sportives et même simplement dans nos colonies de vacances et nos olympiades, peuvent se vanter d’être héritiers de l’esprit de Don Bosco. En effet, que nous le sachions ou pas, plusieurs de nos paroles, de nos regards, de nos compliments et de nos réprimandes, nos récollections, nos mots du soir et nos homélies, des chansons apprises ensemble, tel ou tel film que nous avons scruté avec un petit groupe, les visites à l’hôpital, aux malades ou à des camarades infortunés, toutes ces bonnes actions accomplies dans le quartier ou dans la CEB, tout cela devient finalement cette pluie et cette rosée qui, selon le Dieu d’Isaïe, descendent du ciel et n’y retournent pas sans avoir disposé les potentialités semées dans le cœur des jeunes à plonger leurs racines dans la terre et à élever leurs branches vers le ciel.

Les jeunes : ni sourds, ni muets…

Qu’on n’aille surtout pas nous convaincre qu’à cause de leurs résistances aux discours éducatifs, religieux ou simplement moralisateurs, les jeunes sont indifférents aux valeurs qu’on veut leur transmettre. L’expérience montre simplement qu’après avoir fait les comptes avec l’âge de l’identité dite négative – où l’on rejette tout en bloc – plusieurs jeunes, devenus plus grands et confrontés aux tâches évolutives, prennent alors des distances plus judicieuses par rapport à nos discours et à nous qui les avons tenus ; c’est alors qu’ils se rendent compte que tout n’est pas si stupide dans ce que nous leur disions naguère. « Maintenant je comprends pourquoi tu disais… ». La vie renforce les enseignements que les parents et les éducateurs ont donnés dans l’enfance et l’adolescence. Il y a, naturellement, beaucoup de choses qui nous semblaient essentielles à nous, que les jeunes pourraient relativiser ou allègrement laisser tomber. Ils pourraient, en revanche, se révéler très sensibles à ce qui, pour nous, passait pour un détail. Et alors en éducation aussi, on peut dire que « pierre négligée par les bâtisseurs adultes peut devenir la pierre angulaire » quand nos jeunes construisent leur vie. C’est pourquoi le profil de sortie de certains jeunes formés chez nous est, pour nous, un « échec nécessaire et salutaire », car le jeune doit parfois nous décevoir, inventer ses priorités à lui, mais sur la base de – mais pas forcément conformément à – ce que nous lui avons transmis, consciemment ou inconsciemment.

Mais, revenons à la question qui interroge ce que nous, activement et consciemment – projets pastoraux et budgets à l’appui – avons transmis aux jeunes. Si jamais nous l’avons fait.

Qu’est-ce que tu es devenu(e)

Il est important que nous fassions nos comptes dans ce domaine. Qu’on ne dise pas tout de suite que c’est pour se vanter de statistiques pastorales qui détournent la pastorale aux fins de l’accomplissement personnel du salésien. Non, c’est juste une question de pédagogie et d’accompagnement. « Souviens-toi, quand je t’ai rencontré pour la première fois… tu avais tel âge. Regarde ce que tu es devenu… Je suis fier de toi… ». Voilà de quoi il s’agit : savoir quelle est la suite de l’itinéraire que chaque jeune, si possible, a suivi jusqu’à transmettre à d’autres notre héritage et porter haut le flambeau salésien. Ou, au contraire, savoir pourquoi certains de nos jeunes deviennent l’opprobre de nos maisons, soit parce qu’ils deviennent locataires des prisons et abonnés aux commissariats, soit parce que, sans foi ni loi, ils s’en vont, anonymes, dans le passé, comme s’ils n’avaient jamais rencontré quelqu’un qui leur proposât efficacement « du pain, du travail, et le paradis ». J’ai visité des provinces salésiennes dans lesquelles la plupart des bienfaiteurs sont des anciens élèves de nos maisons. Il existe aussi de plus en plus de jeunes de Don Bosco devenus des « quelqu’un » en politique, dans le sport et dans la musique (surtout ces deux domaines), dans la diplomatie, etc. La vitalité du mouvement des Anciens-élèves témoigne habituellement de la qualité des semailles salésiennes. A bon entendeur…

Attention à certains anciens-élèves parasites    

Pour terminer, j’admire beaucoup ces jeunes qui gardent des attaches solides avec nos présences, de près ou de loin, pour les raisons évoquées plus haut. Ce sont eux notre pépinière vivante, pour l’arc-en-ciel de vocations variées dans la Famille Salésienne. Ils parient à leur tour pour d’autres jeunes, et s’engagent à donner ce qu’ils ont reçu. On ne demande pas à tous de devenir salésiens, car même dans leurs familles et leurs lieux de travail, ils peuvent et doivent briller de toutes les couleurs salésiennes, comme un ferment, un grain enfoui dans la terre, un peu de sel pour donner de la saveur à la société et à l’Eglise. Don Bosco les appelle « honnêtes citoyens et bons chrétiens ». Mais je m’inquiète sans cesse quand je retrouve certains « anciens » qui en sont toujours à une « interminable adolescence », comme dirait Mgr Anatrella. Ils restent souvent accrochés au Centre des Jeunes, dépendant de l’un ou l’autre bienfaiteur ou Papa Noël salésien, incapables de se détacher, de décoller vers le monde adulte. Dans nos traditions, quand on initiait vraiment un jeune, parmi les compétences qu’on exigeait pour « devenir un homme » on parlait de la maison, d’une femme et des enfants, et d’un métier pour les nourrir et gagner son pain honnêtement. La fidélisation des jeunes ne consiste pas en un asservissement voilé sous un paternalisme pastoral qui ne dit pas son nom, maintenant les jeunes – et même certaines familles proches – dans une situation de dépendance et de dérogation de la propre responsabilité. « Partir, dit-on, c’est mourir un peu », mais, enchaine Noël Colombier, s’en aller pour chercher Dieu c’est trouver la vie. Oui, quand un jeune nous quitte pour continuer ses études, pour aller construire sa vie, c’est une séparation salutaire, un accouchement ou, plus exactement, un sevrage libérateur de l’autre, et de notre affectivité que les autres attendent au même titre. Habituer un jeune à nos bricoles, à des pièces de 500F aléatoires, cela aide soulage pour l’instant mais, à long terme, ne l’aide pas à entrer dans un projet personnel courageux, exigeant mais humanisant. J’en connais des églises dites éveillées qui ont compris que pour apprivoiser certains jeunes, il faut leur assurer un emploi et parfois un mariage (une femme, destinée et indiquée par Dieu lui-même !). On ne va pas imiter un tel commerce, mais il y a là de quoi se demander, pour revenir à Don Bosco, comment aider le jeune à s’épanouir si l’on ne paie pas le prix, financier, infrastructurel et souvent affectif, pour qu’il s’assure « du pain, du travail et le paradis ».

    Nous parlons depuis quelques années d’un retour à Don Bosco pour mieux aller à la rencontre des jeunes d’aujourd’hui. Voilà, il me semble, une avenue intéressante pour un examen de conscience personnel, communautaire, provincial et régional. Un tel exercice nous donnera à la fois le courage de certaines décisions pastorales, et le doux parfum d’une action de grâce pour tant de nos jeunes qui ont appris à construire leur vie, et même à devenir eux-mêmes des pierres vivantes pour bâtir l’Eglise et la société.

 

Par le Père Alphonse Owoudou, sdb
Prêtre éducateur (Lomé – Togo)

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L’Education au respect de l’autre

Institut Supérieur de Philosophie et de
Sciences Humaines « Don Bosco »                Lomé, mercredi 28 avril 2010

 

Table-ronde sur

« L’Education au respect de l’autre »

 

    Je vous remercie de me donner l’occasion de participer, par cette brève intervention, à notre réflexion sur le regard porté sur l’autre moi, et sur les avenues psychopédagogiques qui pourraient orienter ce regard dans la direction de la l’acceptation de l’autre, de sa valorisation ou, au minimum, d’une cohabitation pacifique.

    Comme vous pouvez vous y attendre, je vais aborder ce thème sous un angle précis, en l’occurrence celui qui tient compte de l’expérience que le sujet fait de sa propre subjectivité face à l’objet de ses relations significatives, interpellé sans cesse à sortir du repli afin d’entrer en relation symbiotique, conflictuelle, puis assertive et complémentaire avec l’autre. Le cadre de ce débat ne permettant pas de longues analyses dans les méandres psychodynamiques de l’être en croissance, nous nous en tiendrons à la schématisation relationnelle proposée par quelques auteurs bien connus, puis nous en tirerons quelques principes éducatifs orientés vers la compétence sociale.

 

La psychologie du Moi : Mahler, Hartmann, Sullivan

    Après les différents modèles de la personnalité proposés par Freud à cheval entre les deux derniers siècles, certains spécialistes de nos relations premières ont mis l’accent, à titre quasiment rectificatif de l’anthropologie freudienne, sur les échanges qui ont lieu, dès les tout premiers instants de notre vie, entre nous et celles qui nous ont entouré de leurs soins et de leur présence rassurante. Cette relation peut se décliner de trois façons au moins, que nous avons choisies arbitrairement pour souligner 3 aspects de notre naissance à la relation Moi-Autrui.

  1. M. Mahler : le processus d’individuation
  2. J. Lacan : le stade du miroir, ou la naissance de l’autre-moi
  3. LS Benjamin : Analyse Structurale du Comportement Interpersonnel (ASCI)

 

  1. Margaret Mahler : le processus d’individuation

Selon cette auteure, chacun de nous, à la naissance, assimile avant tout une forme de symbiose envers la personne qui le nourrit. Si cette personne sait favoriser une distanciation adaptative, la symbiose débouche sur la sensation que l’autre n’est pas moi, encore moins une partie – une extension – du moi. Il est avec moi, « pour moi » dans une certaine mesure, mais en définitive il reste « autre ». Cet apprentissage se consolide selon une séparation progressive, qui se fait par éloignement, référence sociale (regarder si maman est encore là !), rapprochement et distanciation majeure. D’autres auteurs plus modernes parleront de satellisation. En d’autres termes, que nous tournons autour des parents quand nous sommes tout-petits, comme des satellites autour du soleil ou autour d’une planète. Progressivement nous nous désatellisons pour aller chercher d’autres soleils, qui s’appelleront oncle, tante, enseignant, catéchistes, camarades, partenaires, etc. Mais au début, et à certains moments de la vie, nous avons besoin de retourner vers le soleil premier – resatellisation – afin de conserver certains repères existentiels. C’est ainsi que se fait progressivement le détachement qui rompt définitivement le cordon ombilical psychologique, qui est souvent plus difficile, comme est plus laborieuse la naissance à l’autonomie que nous appelons individuation. Quand ce processus échoue à cause de l’insécurité ou de l’incompétence de la part de l’enfant ou du care-giver, la symbiose devient psychotique et donc agressive. L’autre devient un « mauvais objet », ce qui renforce le sujet dans un choix que Mélanie Klein a probablement mieux structuré : la névrose qui fait qu’on se prenne pour une victime, aimée de personne, sans valeur ni dignité ; ou la psychose par laquelle nous agressons l’autre pour le punir de ne pas nous aimer assez, ou de ne pas être à l’image et ressemblance de notre haute bienveillance !

  1. Lacan : le stade du miroir, ou la naissance de l’autre-moi

 

L’enfant ne nait pas avec la conscience de son corps. Il s’éveille progressivement à la découverte des frontières entre lui et le monde extérieur. L’acquisition du schéma corporel est l’expression qui désigne tout cette lente prise de conscience qui permettra à votre petit neveu d’avoir une image de toutes les parties de son corps. Il peut alors reconnaître son image dans le miroir et repérer son corps en entier, non plus de façon morcelée (on a déjà vu des enfants observer attentivement leur pied, un peu méfiants à son égard !) mais globalement.

Lacan a été un des premiers à attribuer un rôle fondamental à la reconnaissance de sa propre image dans le miroir. Il a souligné le fait qu’il s’agit d’une phase décisive du développement du petit enfant, absolument nécessaire à la formation de la notion de soi et de l’autre.

 

Exercice :    Installez un petit enfant de moins de 2 ans devant son reflet ! 
Le psychologue Michael Lewis a découvert qu’après un certain temps, si vous distrayez l’enfant et profitez pour lui mettre discrètement un peu de rouge à lèvres sur le nez, la réaction de votre enfant sera variable selon son âge.

 

  • Vers 1 an , il se regarde attentivement et remarque la drôle de couleur de son nez.
  • Vers 15 mois, il touche le miroir pour essayer d’effacer la trace rouge.
  • A partir de 18 mois, il commence enfin à essuyer son propre nez ! Il s’identifie face au miroir.

     

Le miroir peut déclencher de sérieux fous rires chez Bébé. C’est une étape importante dans le développement de son identité. Profitez-en !

 

  • De 4 à 12 mois
    Bébé ne se reconnait pas encore mais il est amusé par ce compagnon de jeu en face de lui.
    Il ne peut s’empêcher de sourire au visage de maman à côté du sien… sans avoir vraiment compris qu’il ne s’agit que d’un reflet ! Patience…

     

  • De 12 à 18 mois
    Votre enfant fait enfin des signes à ce bébé en face de lui. Il le prend pour un autre enfant qui bouge en même temps que lui ! Mais il s’étonne tout de même qu’il soit aussi bien coordonné avec lui…
    Il va vite chercher à toucher le miroir pour voir ce qu’il y a derrière : il veut attraper la main de son compagnon de jeu et essaye de l’embrasser ! N’essayez pas de l’en dissuader : le bisou dans la glace est un grand classique de la découverte de son image…

 

  • De 18 mois à 2 ans
    Bébé prend toujours le copain de la glace pour un autre. Mais ce copain est vraiment bizarre : il ne veut même pas prendre le jouet qu’on lui tend !
    Cette image qui refuse de collaborer ou d’accepter certains de ses cadeaux (sauf le sourire !) peut le mettre mal à l’aise et le bébé dans la glace lui fait presque un peu peur : votre enfant commence à comprendre que ce pont entre lui et l’autre est un peu magique… L’autre peut dire oui, mais parfois il décide de refuser nos élans de générosités. Attention : quand on lui fait des grimaces, il répond pareillement. Quand on l’agresse, il répond du tic au tac. Drole de compagnon que ce… type !

 

  • De 2 à 3 ans
    Plus de mystère cette fois : bébé en est sûr, c’est bien son reflet qui parade dans le miroir ! Il se reconnait avec plaisir mais est presque déçu qu’il ne s’agisse pas d’un autre.
    Les jeux avec la glace l’intéressent de moins en moins, il préfère les copains en chair et en os ! Pour jouer à la poupée, ou aux échanges. L’enfant constate que renoncer à son double et entrer en relation avec un autre (moi) réel, c’est tout de même plus pratique… A vous de tirer les conséquences !

 

  1. Lorna Smith Benjamin :
    Analyse Structurale du Comportement Interpersonnel (ASCI)

 

Ce que nous pourrions retenir de cette théorie à peine nommée, c’est que chaque personne gère trois modalités relationnelles pour vivre en société : ce que les autres me font, ce que je fais aux autres, et ce que je me fais à moi-même. On parle alors de Moi, de l’Autre et de l’Introjecte. Ces « choses » que je fais ou que je subis se situent sur deux axes principaux : celui de l’affiliation qui va de l’hostilité à l’amour, et celui de l’interdépendance qui va du contrôle à la responsabilisation. Envers l’autre, je peux donc, sur l’axe de l’affiliation, choisir une modalité entre « Je te déteste » et « Je t’aime » en passant par différents degrés intermédiaires. Je peux, sur l’axe de l’interdépendance, me situer entre « Je te contrôle » et « Je te donne la liberté » en passant par divers degrés de contrôle/autonomie. L’autre également peut adopter chacune de ces modalités sur l’axe de l’affiliation et sur celui de l’interdépendance. En revanche, Benjamin s’est rendue compte que même en l’absence de l’Autre, je peux continuer à mettre en acte, à mon propre égard, les actes et les modalités relationnelles autrefois vécus dans la relation avec l’autre.

 

  • Identification
    A travers l’imitation et tout ce qui produit la similarité envers l’autre : Je veux être comme toi
  • Récapitulation
    A travers la complémentarité. Comme j’avais besoin de toi et de ce que tu avais (faisais, disais), tu as maintenant besoin de moi pour continuer d’exister. Je te ramène à la vie quand j’ai besoin de toi : Je vis comme si tu étais toujours (tout le temps) ici
  • Introjection
    A travers l’assimilation qui fait qu’on se regarde avec les yeux de l’autre, et qu’on se traite aujourd’hui comme il nous traitait hier : Je me vois comme tu me voyais, je me traite comme tu me traitais…

 

 

Quelles implications éducatives ?

 

  • On nous a déjà suffisamment sensibilisés sur l’indispensable équilibre qui nous appelle à savoir nous séparer de l’autre pour exister, ou, psychologiquement parlant, pour atteindre l’individuation qui nous établit comme partenaire dans les échanges sociaux. Les conflits et les séparations apparaissent alors comme des défis et des phases de redéfinition relationnelle, surtout si nous concevons les frottements et les sevrages dans leur fonction évolutive. Si le conflit est nécessaire, la compétence sociale devient cette capacité de rester différents mais interdépendants.
  • Nos ressemblances et nos appartenances communes, à la lumière du stade du miroir, nous appellent à aiguiser dans l’homme l’empathie, autrement dit, cette capacité de reconnaitre un peu de moi dans l’autre, et un peu de l’autre en moi. Alors face au miroir qui s’érige dans chaque rencontre pour nous unir et nous séparer à la fois, nous com-prenons la valeur, la subjectivité, les joies et les peines de l’autre moi qui est de l’autre coté du miroir, car il reste en même temps mon reflet et un autre insaisissable, inaccessible. On devient alors semblables parce qu’on est différents, et différents sans cesser de se ressembler autrement.
  • Et si respecter l’autre n’était que la conséquence d’une valorisation de soi-même ? La maturation relationnelle nous oblige à préserver l’autre, d’abord comme cet « objet » dont nous avons besoin, parce qu’il est le premier continent, la première nourricière, le premier réceptacle de notre « Dasein », de notre être-dans-le-monde. L’instinct de conservation nous pousse donc à conserver l’autre, de peur de « couper la branche sur laquelle nous sommes assis ». On a besoin de l’autre ; apparemment on n’a pas d’autre choix, sauf si des expériences d’autarcie absolue existent. Mais alors, cette forme élémentaire d’altruisme n’est-elle pas un égocentrisme qui ne dit pas son nom puisque, dans le monde consumérique, on pourrait bien « respecter » l’autre en fonction de… ou dans la mesure de son utilité et de sa fonction « pour nous » ? Eduquer au respect de l’autre, du point de vue philosophique, devrait donc se fonder sur la dignité inaltérable de la personne. Mais cette position pourrait rester abstraite si l’on ne la complétait pas par les concepts et les expériences d’empathie, de compassion et de solidarité.

 

A cheval entre ces critères philosophico-psychologiques, à vrai dire humanistes, nous pourrions terminer par une allusion à deux auteurs modernes dont le regard sur l’autre n’a pas manqué de déterminer la vision de l’homme à la fin du XXème siècle. Viktor Emil Frankl, fondateur de la Logothérapie, nous a appris que l’homme doit tendre vers sa réalisation et son bonheur grâce à une solide raison de vivre. C’est la seule raison qui justifie que l’homme soit capable d’aimer jusqu’à l’autotranscendance, c’est-à-dire jusqu’à se dépasser, jusqu’à donner sa vie pour autrui, pour un idéal ou pour Dieu. Cette liberté de l’homme, ajoute Frankl, est indissociable de la responsabilité envers soi-même et envers l’autre, car être libre au détriment de l’autre, c’est être en contradiction avec la valeur et la dignité que l’autre conserve, jusque dans l’erreur et dans la maladie la plus neutralisante. Enfin, contrairement à un certain pessimisme relationnel diffusé par Sartre au sujet du regard de l’autre – qui, selon lui, nous chosifie -, Martin Buber nous enseigne que l’autre, dès lors seulement qu’il existe, nous « oblige ». Le fait que le « je » et le « tu » se rencontrent ouvre de nouvelles perspectives pour l’humanité, et chaque enfant qui nait devient un devoir et une tache à accomplir pour toute l’humanité. L’autre, même étranger, devient alors, comme les enfants savent le percevoir, ce mystère à conquérir avec révérence et à soigner, parce que, quel qu’il soit, il a toujours un « ailleurs » à me raconter, sans laisser de m’offrir, à travers son regard, un miroir où je reconnais quelque chose de moi. Apparemment, l’Autre est le nom que porte le Moi, quand il se trouve de l’autre coté du miroir, d’où ce précepte chrétien bien connu : Aime ton prochain comme toi même, c’est-à-dire à la fois donne-lui le même amour et le même respect que tu as pour toi, mais aussi, aime celui qui t’est proche comme (en tant que) toi-même… en tant que l’autre coté de toi.

 

 

Père Alphonse Owoudou, salésien

DEA psychologie de l’éducation
(ISPSH Lomé – UPS Rome/Italie)

LE SYSTÈME BIBLIOGRAPHIQUE

[Père Alphonse Owoudou, sdb – ISPSH Don Bosco/ Lomé (Togo)]

 

 

 

Sommaire

 

 

LE SYSTÈME BIBLIOGRAPHIQUE    1

Introduction    2

Caractéristiques d’une citation correcte    2

Les éléments importants d’une citation    3

Un exemple : le style « Mosaïque »    3

Livre d’un seul auteur    5

Livre de deux ou trois auteurs    6

Livre de plus de trois auteurs    6

Livre d’un auteur-éditeur    7

Citation d’un colloque, d’un symposium ou d’une conférence-table ronde prise en charge par un éditeur :    7

Citation d’un chapitre ou d’une section d’un ouvrage (ou une entrée dans un dictionnaire, une encyclopédie) :    8

Citation d’une contribution à une œuvre à plusieurs volumes :    9

Citation d’un article de revue ou de journal :    9

Citation d’un article d’une revue qui indique la ènième année et le tome :    10

Citation de deux articles du même auteur dans deux numéros de la même revue :    10

Citation d’un article de journal :    11

Citation d’un livre liturgique :    11

Citation d’une source électronique (page ou site web) :    11

Sources :    12

 

 

 

Un travail de dissertation, comme un rapport d’une recherche scientifique, obéit à des critères explicites qui concernent le contenu et le fond, afin d’être une contribution d’une certaine teneur dans l’histoire de la pensée. L’élève est habituellement formé à utiliser ces critères dans le cadre des premières dissertations littéraires et philosophiques en classe de Première et de Terminale. En ce qui concerne le fond et la forme d’une thèse, d’un mémoire ou tout simplement d’un approfondissement de type académique – synthétique ou heuristique -, nous ne prétendons pas ici tabler sur la méthode de la recherche en tant que telle, mais sur l’exigence de proposer des contenus valables dans un style scientifiquement soigné. Un cours est prévu, par ailleurs, pour ce qui est des normes pour la recherche scientifique et pour les comptes-rendus sous la forme d’une dissertation ou d’une présentation (de classe, de « portefeuilles » ou de rapport). Il est permis de supposer que grâce à ces cours de méthodologie scientifique, de tels aspects soient déjà familiers à l’étudiant de l’ISPSH. Les observations qui vont suivre concernent donc surtout l’exactitude et la rigueur scientifique qui doivent caractériser une présentation, un compte-rendu, une réflexion systématique d’un universitaire.

La rigueur et la précision, dans le travail scientifique, ne vont pas de soi. « Normalement un auteur qui est rigoureux et précis dans la façon de citer est aussi rigoureux et précis dans les aspects les plus importants du travail scientifique » (Ontza, 1980, 143). L’étudiant qui commence les cours universitaires, quand il trouve un ouvrage, un article ou une recherche utile pour son travail, éprouve souvent des difficultés pour transcrire les données nécessaires qui lui permettent d’indiquer l’ouvrage en question, c’est-à-dire de le citer pour l’avoir utilisé. La difficulté s’accentue lorsqu’il s’agit de citer un certain type de matériel comme les articles, les revues, les documents inédits, les sites Web ou même des subsides audiovisuels.

Nous nous proposons d’offrir ici de nombreux exemples que l’étudiant pourra utiliser, bien que de façon intelligente, en tenant compte du fait que certaines universités, certains instituts, certaines disciplines et certains enseignants ont des préférences par rapport à la grande variété de styles bibliographiques.

Caractéristiques d’une citation correcte

 

En général, les enseignants considèrent une citation correcte quand elle est :

  • claire : la signification des données est reportée et facile à comprendre ;
  • fonctionnelle : on y trouve toutes les données nécessaires pour identifier l’ouvrage, et seulement les données nécessaires ;
  • logique : les données sont présentées selon un ordre adéquat ;
  • uniforme : malgré la variété des styles, on choisi des critères cohérents ; après avoir choisi une modalité correcte ou proposée par l’institut ou l’enseignant (ou même par l’étudiant), on la maintient tout au long du travail.

Les éléments importants d’une citation

Les éléments importants dans la citation d’un ouvrage sont les suivants :

  • Le prénom et le NOM (de famille) de l’Auteur,
  • le Titre de l’ouvrage (en italique), la Ville dans laquelle le livre a été publié, la Maison Editrice, l’année où l’ouvrage a vu le jour, le numéro de la page ou des pages où se trouve le passage cité.

Les références pour citer un livre se trouvent rarement sur la couverture, mais plutôt sur la seconde ou la troisième page interne de l’ouvrage. Par rapport à d’autres conditions spécifiques, nous pouvons apporter davantage de précisions comme suit :

  1. Dans la citation d’un article de revue : En plus de l’auteur de l’article ou de la contribution qui nous intéresse, il faut indiquer : le volume et l’édition (si les deux existent), le « titre ou le nom de la revue », l’année de publication, le fascicule (si la numérotation des pages est autonome dans chaque fascicule), les pages que couvre l’article.
  2. Dans la bibliographie, le NOM précède toujours le prénom de l’auteur (du premier auteur, s’il y en a deux ou trois).
  3. Dans la citation des manuscrits inédits, il ne faut jamais oublier la localisation et le nom de l’institut (archives, bibliothèque, musée) ou de la personne propriétaire/dépositaire du manuscrit cité, le fonds ou la collection dans laquelle ce manuscrit est inséré, la numérotation, l’auteur du document et la date éventuelle de sa composition.

De nombreux centres universitaires permettent désormais des citations relatives aux continus électroniques tels que les E-mail et les sites Internet. Dans ce cas, il faut signaler le prénom et le nom de l’auteur, d’autres données sur l’éventuelle publication, l’adresse du site Internet en question, et la date de consultation entre parenthèses (voir les exemples plus loin).

Comme il a été dit précédemment, il existe une infinité de styles de présentation d’un travail scientifique ; nous nous contentons de présenter simplement quelques exemples parmi les plus communs, à partir d’une sensibilité plus proche des sciences humaines, sociales et théologiques. Puisque la « charité bien ordonnée commence par soi-même », nous vous proposons le « style Mosaïque », autrement celui qui a été adopté par la Revue Interafricaine de Philosophie, Littérature et Sciences Humaines dont l’ISPSH assure l’administration et la rédaction. Étant donné la convergence professionnelle qui sous-tend cet instrument de diffusion scientifique en Afrique, il est loisible que l’étudiant et l’enseignant de l’ISPSH l’adoptent comme configuration de son travail son modèle de présentation.

Un exemple : le style « Mosaïque »

Brièvement, pour ce qui concerne les notes et la bibliographie, « Mosaïque » indique ce qui suit :

  1. La bibliographie est classée par ordre alphabétique (en référence aux noms des auteurs/éditeurs) et peut se présenter comme suit :
    1. Pour un livre : Nom, initiaux des prénoms, Titre du livre (en italique), Lieu d’édition, Edition, Année d’édition, Nombre de pages (facultatif). Exemple : Kossou J. F., Les formes traditionnelles de stigmatisation sociale, l’Harmattan, Yaoundé, 2004.
    2. Pour un article : Nom, initiaux des Prénoms, « Titre de l’article » entre guillemets ou entre griffes, in Titre de la revue (en italique), Volume, Numéro, Année d’édition, Lieu de publication, Pages occupées par l’article dans la revue. Exemple : Salinou, G., « Une approche évolutive des rites d’initiations togolais », in Psychologies africaines, vol. 4, Nº3, Cotonou, 2006, pp. 4-11 [On peut également indiquer l’année après le prénom, de préférence entre parenthèses: Salinou, G. (2006), « Une approche évolutive des rites d’initiations togolais », in Psychologies africaines, vol. 4, Nº3, Cotonou, pp. 4-11].

      N.B. : « Mosaïque » permet aussi que l’année de publication soit indiquée entre parenthèses immédiatement après le(s) prénom(s) de l’auteur/éditeur, et que l’on cite des rapports et documents inédits, uniquement s’ils présentent clairement un intérêt scientifique.

b) Récapitulatif de la présentation :

  1. Le « Style Mosaïque » préfère les notes en bas de page et refuse clairement les notes en fin de textes, et pour une raison pratique. Aucun lecteur ne tournera les pages pour aller chercher des précisions en fin de texte (paragraphe, chapitre, etc.) comme s’il s’agissait déjà d’une mini-bibliographie.
  2. Les citations et les termes étrangers à la langue française sont en italiques et entre guillemets «  ». Les titres d’articles, comme il est indiqué plus haut, sont entre griffes, mais il faut éviter que les griffes soient elles aussi en italiques comme leur contenu, c’est-à-dire comme les titres d’articles.
  3. Rien n’est souligné, selon ce style de présentation.
  4. Toutes les références explicites et toutes les sources mentionnées au long du travail doivent figurer dans la bibliographie. Il se peut que le candidat utilise une source bibliographique déjà configurée selon un autre style : il faut alors la retranscrire afin que la bibliographie soit également conforme à ce système de référence.

D’autres détails du « système Mosaïque » sont insérés dans les exemples qui vont suivre. Ces exemples ont été originellement élaborés en tenant compte de certains systèmes en vigueur dans les universités de l’Union Européenne et des USA. C’est pour cette raison que nous proposons également d’autres possibilités outre le style de « Mosaïque », à savoir la citation à l’intérieur du texte, qui utilise les parenthèses et recèle un caractère encore plus fonctionnel pour le lecteur (pas besoin d’aller au pied de la page) et pour l’auteur (on n’a besoin que du nom de l’auteur, en minuscules, de l’année de publication – avec une lettre alphabétique si l’on utilise plusieurs ouvrages du même auteur et de la même année – et du numéro de la page). Dans chaque cas, nous présenterons donc la citation complète, dans la bibliographie et en bas de page, la citation abrégée c’est-à-dire une référence qui vient une seconde ou une troisième fois, et d’autres modalités correctes de citation complète ou abrégée.

 

Citation des ouvrages imprimés ou non

Livre d’un seul auteur

Citation complète

  • Dans la bibliographie :
    Tossou Gérard, Les cultures africaines face aux défis de la globalisation, Lomé, Cerf Volant, 1986 [certains ajoutent aussi le nombre total de pages du livre].

    Si le professeur préfère que les noms soient en majuscules dans la bibliographie, on aura :

    TOSSOU Gérard, Les cultures africaines face aux défis de la globalisation, Lomé, Cerf Volant, 1986 [Dans ce cas, dans la bibliographie finale, tous les noms seront en majuscules. Il faut également savoir, aussi tôt que possible, si le professeur préfère les prénoms réduits en initiales : TOSSOU G., Les cultures…]. Certains étendent cette norme de la majuscule jusqu’aux notes en bas de pages. Cependant, les références à l’intérieur du texte ne sont jamais en majuscules, précisément parce qu’étant à l’intérieur du texte, elles conservent le format (minuscule) du texte entier. Exemple : (Tossou, 1986, 24).

  • Note en bas de page :

    Gérard Tossou, Les cultures africaines face aux défis de la globalisation, Lomé, Cerf Volant, 1986 [si l’on fait référence à un passage précis du livre, on doit préciser la page ou l’intervalle des pages concernées comme dans l’exemple de la citation abrégée].

Citation abrégée [après la première citation]

  • Note en bas de page :

Tossou, Les cultures africaines, p. 24. [24 indique la page citée. Certains enseignants acceptent la page, sans le p.] Si en bas de page on répète une œuvre récemment citée, on peut aussi mentionner op. cit., [Tossou, op. cit., pp. 27-28.]

  • A l’intérieur du texte : (Tossou, 1986, p. 24).

     

D’autres façons de citer :

  • Dans la bibliographie :

    Tossou G., Les cultures africaines face aux défis de la globalisation, Lomé, Cerf Volant, 1986.

    Tossou, G. (1986), Les cultures africaines face aux défis de la globalisation. Lomé : Cerf Volant. [Remarquez qu’entre la ville et la maison d’Édition, il y a deux points, c’est-à-dire une ponctuation différente dans ce cas].

En pied de page :

  • G. Tossou, Les cultures africaines face aux défis de la globalisation, Lomé, Cerf Volant, 1986.
  • G. Tossou. (1986). Les cultures africaines face aux défis de la globalisation. Lomé : Cerf Volant.

     

Comme on peut le constater, la façon la plus courante de citer un texte à partir d’un ouvrage d’un auteur unique consiste :

  • [Dans la bibliographie] à indiquer son nom en première position, suivi immédiatement du prénom, suivi du Titre, en italiques, de la Ville, de l’Éditeur et de l’année. Dans la citation commune de ce style, les composantes sont séparées par une virgule.
  • [En bas de page] on commence par le prénom (parfois juste l’initiale), avec le nom de famille et le reste.
  • Quand on cite un texte pour la seconde ou la troisième fois, il est inutile de reprendre tout le titre de l’ouvrage s’il est possible de l’abréger. Parmi les deux options les plus courantes, on peut citer au bas de la page en indiquant simplement le nom de famille suivi du titre abrégé, naturellement en italiques, et, pour terminer, la page. Comme nous l’avons dit, le plus simple est de séparer les éléments par une virgule, à moins d’adopter une autre modalité comme dans les exemples précédents.

Livre de deux ou trois auteurs

Citation complète

  • Dans la bibliographie :
    TOSSOU Gérard – Jean KOKOUVI, La politique africaine et ses contradictions, Lomé, Cerf Volant, 1986.
  • Note en bas de page :

    Gérard Tossou – Jean Kokouvi, La politique africaine et ses contradictions, Lomé, Cerf Volant, 1986.

Citation abrégée [après la première citation]

  • Note en bas de page :

Tossou – Kokouvi, La politique africaine, 87.

  • A l’intérieur du texte : (Tossou – Kokouvi, 1986, 87).

     

D’autres façons de citer : (voir ouvrage d’un seul auteur pour les variations)

N.B. : Dans la bibliographie, remarquez bien que le nom du premier auteur ne s’écrit pas dans le même ordre que ses collègues. Pour le premier auteur, tout se passe comme pour un auteur unique : Nom (en majuscules ou en minuscules selon le style) et prénom (entier ou en initiales), tiret – prénom (en initiales si le prénom du premier auteur est en initiales) du second auteur, nom (en majuscules si le premier est en majuscules également), puis le Titre de l’ouvrage, etc.

Livre de plus de trois auteurs

Citation complète

  • Dans la bibliographie :
    TOSSOU G. et coll., La politique africaine et ses contradictions, Lomé, Cerf Volant, 1986.

     

  • Note en bas de page :

    G. Tossou et coll., la politique africaine et ses contradictions, Lomé, Cerf Volant, 1986.

Citation abrégée [après la première citation]

  • Note en bas de page :

Tossou et coll., La politique africaine, 87.

  • A l’intérieur du texte : (Tossou, 1986, 87).

     

D’autres façons de citer : (voir ouvrage d’un seul auteur pour les variations)

Livre d’un auteur-éditeur

Citation complète

  • Dans la bibliographie :
    TOSSOU Gérard (ed.), Histoire contemporaine. Perspectives et zones d’ombres, Lomé, Cerf Volant, 2004.
  • Note en bas de page :

    Gérard Tossou (ed.), Histoire contemporaine. Perspectives et zones d’ombres, Lomé, Cerf Volant, 2004.

Citation abrégée [après la première citation]

  • Note en bas de page :

Tossou,
Histoire contemporaine, 102.

  • A l’intérieur du texte : (Tossou, 2004, 102).

     

D’autres façons de citer : (voir ouvrage d’un seul auteur pour les variations)

N.B. Si les éditeurs sont nombreux, on écrit (eds.) ou (edd.) dans la citation complète.

Citation d’un colloque, d’un symposium ou d’une conférence-table ronde prise en charge par un éditeur :

Citation complète

  • Dans la bibliographie :
    ATANGANA Albert (ed.), L’enseignement au Cameroun depuis l’Indépendance. Actes du symposium de Yaoundé, 5-7 octobre 2006, Yaoundé, association des enseignants de la CEMAC, 2007 [Il se peut que la publication ait lieu bien après le symposium].
  • Note en bas de page :

    Albert Atangana (ed.), L’enseignement au Cameroun depuis l’Indépendance. Actes du symposium de Yaoundé, 5-7 octobre 2006, Yaoundé, association des enseignants de la CEMAC, 2007.

Citation abrégée [après la première citation]

  • Note en bas de page :

Atangana,
L’enseignement au Cameroun, 13.

  • A l’intérieur du texte : (Atangana, 2007, 13).

     

D’autres façons de citer : (voir ouvrage d’un seul auteur pour les variations)

N.B. : Si les éditeurs sont nombreux, on écrit (eds.) ou (edd.) dans la citation complète. Il se peut aussi que les actes soient publiés sans aucune référence à un éditeur. Dans ce cas, la citation commence par le titre, en italique comme toujours :

L’enseignement au Cameroun depuis l’Indépendance. Actes du symposium de Yaoundé, 5-7 octobre 2006, Yaoundé, Association des enseignants de la CEMAC, 2007. On peut aussi supposer que l’Association des Enseignants de la CEMAC devienne l’auteur : on met alors l’Association à la place habituelle de l’auteur.

Citation d’un chapitre ou d’une section d’un ouvrage (ou une entrée dans un dictionnaire, une encyclopédie) :

Citation complète

  • Dans la bibliographie :
    SIKSOU Joseph, Enrichissements mutuels et restauration narcissique en groupe de mères avec bébés, in Privat P. et coll. (eds.),
    Les psychothérapies de groupe d’enfants au regard de la psychanalyse, Paris, Clancier-Guenaud, 1989, 174-189.
  • Note en bas de page :

    Joseph Siksou, Enrichissements mutuels et restauration narcissique en groupe de mères avec bébés, in p. Privat et coll.(eds.),
    Les psychothérapies de groupe d’enfants au regard de la psychanalyse, Paris, Clancier-Guenaud, 1989, 174-189.

Citation abrégée [après la première citation]

  • Note en bas de page :

Siksou,
Enrichissements mutuels, 174-189.

  • A l’intérieur du texte : (Siksou, 1989, 174-189).

     

D’autres façons de citer : (voir ouvrage d’un seul auteur pour les variations)

N.B. : Si l’on fait référence, lors qu’une citation singulière, seulement à une partie de l’article (entrée), on réserve tout l’intervalle (174-189) pour la bibliographie et on indique précisément la page ou les pages qui contiennent la référence (ex. Siksou, 1989, 175).

En outre, la citation complète précédente indique bien que Privat et ses collaborateurs ne sont pas forcément auteurs de tous les contenus. (Eds.) justifie donc le fait que Siksou soit un auteur qui a contribué, sans toutefois figurer parmi les éditeurs. Habituellement, les éditeurs collectifs ont aussi des articles ou chapitres dans l’ouvrage. Ce genre d’ouvrage pourrait d’ailleurs avoir un auteur différent par chapitre, ou par thème. Certains dictionnaires scientifiques préfèrent d’ailleurs laisser des spécialistes définir et illustrer les concepts relatifs à leur discipline. Dans notre bibliothèque, voir les exemples dans le Dizionario di Scienze dell’Educazione (en italien) édité pour les universités pontificales salésiennes de Rome et Turin, par Prellezo et coll. (1997).

Citation d’une contribution à une œuvre à plusieurs volumes :

Citation complète

  • Dans la bibliographie :

    POST Werner, Opinion publique, in [Karl Rahner et coll. (eds.)], Sacramentum mundi. Encyclopédie théologique. Tome 4 : Jansénisme – opinion publique, Barcelone, Editorial Herder, 1973, 979-986.

  • Note en bas de page :

    Werner Post, Opinion publique, in [Karl Rahner et coll. (eds.)], Sacramentum mundi. Encyclopédie théologique. Tome 4 : Jansénisme – opinion publique, Barcelone, Editorial Herder, 1973, 979-986.

Citation abrégée [après la première citation]

  • Note en bas de page :

Post,
opinion publique, 980.

  • A l’intérieur du texte : (Post, 1973, 980).

Citation d’un article de revue ou de journal :

Citation complète

  • Dans la bibliographie :

GATTERRE Francis, Cultures, rites et pratiques pédagogiques. Ecole et enjeux éducatifs en milieu africain et européen,
in
« Mosaïque » 3 (2007), 204-251.

  • Note en bas de page :

    Francis Gatterre, cultures, rites et pratiques pédagogiques. Ecole et enjeux éducatifs en milieu africain et européen,
    in
    « Mosaïque » 3 (2007), 204-251.

Citation abrégée [après la première citation]

  • Note en bas de page :

Gatterre,
Cultures, rites et pratiques pédagogiques, 210.

  • A l’intérieur du texte : (Gatterre, 2007, 210).

    N.B. : Certaines revues comptabilisent les années, tout en précisant dans chaque « année » le numéro de la parution. Il est donc possible qu’une revue qui est publiée depuis 10 ans, et qui paraît trois fois l’an, soit citée comme suit :

    Gatti Guido, Un contributo teologico-morale sul tema della giustizia sociale,
    in
    « Salesianum » 10 (1989) 2, 204-251. [On voit alors que l’article du p. Gatti paraît dans le deuxième numéro de la revue, dans sa 10ème année de publication, cet article se trouve, dans ce volume, aux pages 204-251]. Quand ce rappel de la ènième année de publication n’est pas mentionné, le numéro du volume passe avant la parenthèse de la date, après laquelle on indique les pages, avec ou sans p. ou pp.

    Attention : certaines revues n’indiquent que les numéros de parution, sans ènième année, et sans volume. En règle générale, le numéro de la parution garde sa place, tout de suite après les parenthèses qui indiquent l’année de publication :

    GATTI Guido, Un contributo teologico-morale sul tema della giustizia sociale,
    in
    « Salesianum » (1989) 2, 204-251. [Il n’y a pas de virgule après les parenthèses]. Les guillemets qui contiennent le titre du journal peuvent être des doubles griffes (comme dans Mosaïque) ou angulaires «  », comme dans l’exemple précédent, qui correspond au style de plusieurs autres universités. Encore une fois, quand nous adoptons un style, on le maintient jusqu’à la fin du travail.

Citation d’un article d’une revue qui indique la ènième année et le tome :

Citation complète

  • Dans la bibliographie :

SORGE Benvenuto, La Chiesa e la mafia,
in
« La Civiltà Cattolica » 146/III (1995), 496-504.

  • Note en bas de page :

    Benvenuto Sorge, La Chiesa e la mafia,
    in
    « La Civiltà Cattolica » 146/III (1995), 496-504.

Citation abrégée [après la première citation]

  • Note en bas de page :

    Sorge, La Chiesa e la mafia,
    500.

  • A l’intérieur du texte : (Sorge, 1995, 500).

    N.B. : cette formule obéit donc aux normes de citation de revues, même en ce qui concerne la ènième année (146) qui est suivie du numéro de tome en chiffres romains (III). On peut donc supposer que Sorge a publié son intervention dans le 3ème volume de cette revue qui, en 1995, en était à sa 146ème année.

Citation de deux articles du même auteur dans deux numéros de la même revue :

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  • Dans la bibliographie :

BISSOLI Cesare, L’educazione nella Bibbia. Considerazioni di teologia biblica,
in
« Orientamenti Pedagogici » 26 (1979) 4, 611-631; 5, 718-739.

  • Note en bas de page :

    Cesare Bissoli, L’educazione nella Bibbia. Considerazioni di teologia biblica,
    in
    « Orientamenti Pedagogici » 26 (1979) 4, 611-631; 5, 718-739.

Citation abrégée [après la première citation]

  • Note en bas de page :

    Bissoli, L’educazione nella Bibbia,
    612.

  • A l’intérieur du texte : (Bissoli, 1979, 631).

 

Citation d’un article de journal :

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  • Dans la bibliographie :

AMOUZOU Claude Chancel, L’Institut Supérieur de Philosophie et Sciences Humaines don Bosco ouvre ses portes au grand public,
in
« Le Messager togolais » (01.10.2007) 4.

  • Note en bas de page :

Claude Chancel Amouzou, L’Institut Supérieur de Philosophie et Sciences Humaines don Bosco ouvre ses portes au grand public,
in
« Le Messager togolais » (01.10.2007) 4

Citation abrégée [après la première citation]

  • Note en bas de page :

    Amouzou, L’Institut Supérieur de Philosophie,
    4.

  • A l’intérieur du texte : (Amouzou, 2007, 4).

Citation d’un livre liturgique :

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  • Dans la bibliographie :

Rituel romain. Le sacrement du mariage, Rome/Cité du Vatican, Conférence épiscopale italienne/Librerie éditrice vaticane, 1975.

  • Note en bas de page : idem

Citation abrégée [après la première citation]

  • Note en bas de page :

    Rit. Rom. Mar., 50.

    A l’intérieur du texte : (Rit. Rom. Mar., 1975, 50).

 

Citation d’une source électronique (page ou site web) :

Citation complète

  • Dans la bibliographie :

KIFUAYI Grégoire-Marie, Repartir de don Bosco : un défi pour notre temps, in http://bosco.homily-service.net/bosco/repartirdedonbosco.htm (24.11.2007) 1.

  • Note en bas de page :

    Grégoire-Marie Kifuayi, Repartir de don Bosco : un défi pour notre temps, in « http://bosco.homily-service.net/bosco/repartirdedonbosco.htm » (24.11.2007) 1.

     

Citation abrégée [après la première citation]

  • Note en bas de page :

    Kifuayi, Repartir de don Bosco, 1.

    A l’intérieur du texte : (Kifuayi, 2007, 1).

     

    N.B. : comme on peut le remarquer, l’adresse à laquelle on trouve l’article/document est suivie de la date de la dernière consultation ou de la dernière mise à jour.

 

 

 

 

 

 

Sources :

 

LESINA Roberto, Il nuovo manuale di stile. Guida alla redazione di documenti, relazioni, articoli, manuali, tesi di laurea, con la collaborazione di F. Boggio MERLO, Bologna, Zanichelli, 1994.

ONTZA Juan, Saber estudiar, Bilbao, Mensajero, 1980

Option éditoriale, in « Mosaïque » Nºs 5-6 (2006), pp. i-ii.

PRELLEZO José M. – Jesús M. GARCÍA, Invito alla ricerca – Metodologia del lavoro scientifico, 2° edizione rived. e aggiorn., Roma, LAS.


 

Pour ou contre la capacité d’autodétermination selon Rogers?

Voici un texte qu’un ami m’a envoyé, sans le commenter.

« La conception humaniste de la personne suppose que cette dernière a une capacité d’autodétermination, c’est-à-dire une tendance qui la pousse à se développer selon les fins qu’elle a définies ainsi qu’une capacité à se réajuster au regard de son vécu. Cette conception axée sur l’épanouissement personnel réintroduit la notion de conscience individuelle dans l’étude du comportement occulté par le behaviorisme et par la perspective freudienne (déterminisme du milieu et déterminisme du subconscient). Dès lors, le caractère unique de la personne est reconnu. » (Karl Rogers)
(http://wwwens.uqac.ca/~pminier/act1/human.htm)

Ma réflexion à chaud…
a) L’humanisme a beaucoup aidé la philosophie et la psychologie en pointant du doigt les valeurs humaines de responsabilité, liberté, projet de vie, autodétermination, et unicité de la personne. Mais actuellement c’est une théorie tombée en chute libre – comme n’importe quel dogme intouchable – car l’homme démontre qu’il est un animal social (influence du groupe), qu’il est à la fois unique et semblable aux autres (parfois même un mouton), qu’il refuse souvent (depuis Adam et Eve) d’assumer la responsabilité de ses actes, et de montrer en quoi il est unique (surtout quand il le crie trop fort). Adhérer à cette théorie en faisant fi du behaviorisme et de la psychanalyse c’est de la naiveté dans le meilleur des cas, sinon de la méconnaissance de l’homme. La faim, la soif, la nationalité, les lois de nos pays et de nos religions, etc. montrent qu’on ne peut se passer d’un minimum de conditionnements. Prétendre que l’homme maitrise toutes les dimensions de sa vie c’est ignorer les forces de la nature, la dimension a priori des catégories spatio-temporelles; c’est ignorer ce que les autres savent de nous (cf. Johari), ce que nous « oublions » de nous, certains « pourquoi » irrésolus, et ce que nous pouvons encore découvrir de nous-mêmes. En fait c’est rendre l’homme statique comme une belle formule, ou un zombie enfermé en cage comme une monade (cf. cours de philosophie). Il faudra inventer un monde alternatif et virtuel pour avoir ça. Et le monde virtuel risquerait lui aussi de dépendre de la programmation! Quelle liberté! En attendant, les personnes adultes et réalistes font les comptes avec ce monde imparfait et limité, qui fonctionne grâce à certaines lois naturelles et sociales. C’est là qu’ils apprennent à équilibrer conditionnement et liberté relative, autodétermination et intégration sociale, égocentrisme et altruisme, moi et autrui, subjectivité et objectivité, dépendance et complémentarité.

b) Les humanistes ont fondé autrement l’individualisme occidental. Vérifiez le sommet de la pyramide de Maslow, vous verrez que le degré le plus « noble » de l’homme consisterait, selon eux, à vivre en paix et heureux avec soi-même, indépendamment des autres, et des besoins inférieurs. Notre ami Rogers aussi parle d’autodétermination, et de thérapie centrée sur le client. A la longue, il s’est rendu compte qu’il a habitué les gens à une confusion de roles, dans laquelle le malade dirige la thérapie (alors qu’il dit avoir besoin d’aide). En éducation, finalement le constructivisme radical s’est basé sur cela: c’est l’élève qui commande, puisque c’est lui qui veut construire sa vie. Mais on sait ce que devient un élève qui se fait son propre prof, s’il n’écoute pas les autres élèves au moins, et (peut-être!) le prof. Avec cela, le role du père a été réprimé en Occident, celui de l’Eglise aussi, et l’autorité que les enseignants et les parents avaient naguère, car chacun (tout en restant enfant) prend en main son destin (d’adulte). C’est beau comme idéal, mais on voit ce que cela donne aujourd’hui, car en fait l’éducation disparait (et donc aussi la responsabilisation des individus). Aurevoir esprit critique. Maintenant on proclame qu’on est unique alors même qu’on est absolument esclaves des autres, de leurs idées, de leurs produits, de leur philosophie. Le pire c’est qu’on ne voit plus jusqu’où on est esclave, car on a mis une croix sur la formation au discernement.

Il est intéressant que certaines personnes – apparemment de façon libre et responsable – s’engagent dans la vie chrétienne et religieuse, tout en absolutisant une théorie anthropocentrique. Le fait de croire en Jésus et d’accepter de le suivre signifie qu’on renonce un peu à la propre autodétermination (renoncer à soi-même) pour adhérer à la folie dont nous parlait St Paul (« Pour moi vivre c’est le Christ »). Et quand le Christ, l’Eglise, la vie consacrée et le mariage nous offrent tous ces commandements et préceptes à suivre, on comprend bien que la liberté change de définition quand on est chrétien. Et si l’on trouve que suivre le Christ de façon radicale nous enlève notre liberté et notre unicité (on ne peut être unique, chrétiennement, qu’en ressemblant au Christ – paradoxe), pourquoi continuer sur cette voie si l’on est capable d’autodétermination, c’est-à-dire d’aller chercher de meilleurs pâturages ailleurs? Or il est irresponsable d’accepter les avantages d’un système, et refuser ses exigences. Dans un contrat, on ne peut accepter certaines closes et refuser les autres. C’est pourquoi ceux qui proclament leur droit à l’autodétermination, tout en s’attachant à la vie sociale, à la famille, à une église, à la vie conjugale ou à la vie consacrée, sont habituellement des adolescents dans leur age mental. En grandissant, ils apprendront à tirer les conséquences de la vie adulte: ou partir chercher ailleurs (dans un Eldorado sans foi ni loi), ou s’insérer dans le système en cherchant à le faire évoluer dans le dialogue et la négociation.

P Alphonse Owoudou, salésien – psychologue